VIDÉO. Dans le judaïsme, la femme est considérée comme inférieure, un statut que refusent les libéraux qui choisissent des femmes rabbins.
Par Catherine Golliau.
« Le judaïsme est-il un féminisme ? » nous demande dans cette vidéo Jean-Christophe Attias, professeur à l’École pratique des hautes études et auteur, entre autres, de Moïse fragile (CNRS Editions, 2016). La réponse est non. Comme la plupart des religions constituées, à commencer par le christianisme mais aussi l’islam, le judaïsme est une religion d’hommes, faite et gérée par des hommes, et même son Dieu est masculin. La femme est soumise à son père puis à son époux. Et encore aujourd’hui, dans certains milieux orthodoxes, des hommes refusent de donner l’acte de divorce à leurs femmes, les condamnant au statut peu enviable d’« abandonnées » : elles ne peuvent pas se remarier et si elles ont des enfants d’un autre homme, ceux-ci sont considérés comme des bâtards.
Pourtant, les choses changent, du moins dans les milieux dits « libéraux », puissants notamment aux États-Unis. Là, les femmes ont obtenu d’être traitées comme les hommes : mêmes droits, mêmes devoirs, même accès au rabbinat. Comme par hasard, les femmes rabbins officiant en France viennent de ce courant. Elles sont une exception ? Certes. Mais elles existent. D’autres religions pourraient sûrement en prendre de la graine…